Le bassin de la Boutonne, situé au nord du bassin de la Charente, se localise au centre de l'ex région Poitou-Charentes, à cheval sur le sud du département des Deux-Sèvres (500 km² et 40 communes) et le nord-est du département de la Charente-Maritime (820 km² et 77 communes) ; il regroupe ainsi 117 communes sur son périmètre.

 En 2015, l'INSEE recensait une population d'environ 56 729 habitants sur les communes dont la surface est comprise à plus de 50% sur le bassin de la Boutonne. Les activités y sont multiples, avec tous les secteurs représentés, que ce soit l’industrie, les services et notamment le tourisme, et bien évidemment l’agriculture au rôle prépondérant car principal acteur du façonnement de nos paysages (voir page usages).

Zone d'application du SAGE

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De la source à Chef-Boutonne jusqu'à la confluence avec la Charente se distinguent:

  • la Boutonne amont (de Chef-Boutonne au Vert),
  • la Boutonne moyenne (du Vert à Saint-Jean-d'Angély),
  • la Boutonne aval (de St-Jean-d'Angély à Carillon, sa confluence avec la Charente)

Relief et morphologie du bassin:

Le bassin de la Boutonne est constitué essentiellement de plaines. Le relief y est très peu présent. Dans des conditions naturelles,  cette quasi-absence de pente donne des cours d'eau aux écoulements relativement lents avec une tendance à méandrer au sein du lit majeur. Cependant les nombreux aménagements et les usages de l'eau on donné des cours d'eau aux bras multiples et peu sinueux.  La vue 3d suivante avec le relief exagéré permet d'appréhender la forme du bassin versant.

 

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Climat - influence océanique :

Affluent le plus proche de l'embouchure du fleuve Charente, la Boutonne participe à l'alimentation en eau douce du bassin ostréicole de Marennes-Oléron. On peut estimer à 10% les apports nutritifs de la Boutonne par rapport à ceux de la Charente. Cette promiscuité côtière confère au bassin un climat tempéré océanique avec une pluviométrie annuelle de 821 mm où les hivers et les intersaisons sont frais et bien arrosés, et les étés chauds et secs.

Quatre stations météorologiques situées sur le bassin de la Boutonne enregistrent la pluviométrie et la température. Trois de ces stations mesurent également l'ETP.

La rivière Boutonne prend sa source à Chef-Boutonne, sous le plateau Mellois, et se jette dans la Charente au terme d'un parcours de 310 km (biefs et multiples bras de la Boutonne compris). Près de 800 km de cours d'eau (Boutonne, affluents, biefs et bras secondaires) drainent ce bassin d'une superficie de 1320 km².

Géologie :

     L'ensemble du bassin repose sur une assise géologique argilocalcaire, affectée par quatre failles majeures dont deux au nord ont provoqué un fossé d'effondrement sur lequel coule la haute Boutonne depuis Chef-Boutonne jusqu'à Brioux-sur-Boutonne. A l'image d'un millefeuille de couches calcaires poreuses et perméables, intercalées de bancs imperméables plus ou moins marneux et argileux, six compartiments du Jurassique s'échelonnent et se superposent selon un pendage NE-SO, allant du Lias au Crétacé en passant par le Dogger et le Malm.

     L'affleurement tour à tour de chacune de ces roches calcaires rend l'ensemble du sous-sol globalement perméable, formant des aquifères superficiels donc des nappes libres dont le remplissage reste très dépendant de la pluviométrie. Le nord du bassin, le secteur de Néré et quelques autres éparpillés se démarquent par la formation de nappes captives : la nappe captive du Lias sous le Toarcien, et des nappes captives sous des marnes du Malm et sous les alluvions limoneuses de la Boutonne.

 Carte des aquifères superficiels du bassin de la Boutonne

Zones naturelles remarquables :

Carte des zones d'intérêt environnemental

Le bassin versant de la Boutonne, soumis à une forte pression anthropique, n'en reste pas moins pourvu de zones remarquables d'un point de vue environnemental et classées à ce titre. On peut ainsi dénombrer sept sites Natura 2000 dont l'objectif majeur est le maintien de la biodiversité des milieux; 17 sites sont par ailleurs classés en ZNIEFF (Zone Naturelle d'Intérêt Faunistique et Floristique).
Des espèces telles que l'Outarde Canepetière, l'oedicnème criard ou le râle des genêts ont été ponctuellement recensées. Les végétaux aquatiques les plus caractéristiques rencontrés sur le bassin sont le callitriche, le nénuphar jaune, le rubanier, la sagittaire et le cératophylle.

Le plus grand site Natura 2000 sur le bassin versant est celui de la vallée de la Boutonne dont la majeure partie se situe en Deux-Sèvres . Plus d’informations sur ce site sont disponibles via le portail natura 2000 de la vallée de la Boutonne.

Peuplements piscicoles diversifiés :

          Du fait des milieux variés rencontrés sur le bassin, le potentiel piscicole est diversifié. On peut noter la présence de grands migrateurs sur la Boutonne et certains affluents. La civelle, l’alose, la lamproie marine et la truite de mer ont marqué la réputation de la Boutonne. Toutefois, leur présence s’avère de plus en plus exceptionnelle pour nombre d’espèces. Il faut noter que la Boutonne est classée rivière à truites de mer sur l’aval de son cours, jusqu’à St Jean d’Angély (arrêté ministériel du 26 novembre 1987).

L’anguille est particulièrement sensible à l’évolution des milieux aquatiques et des pratiques. Les stocks diminuent chaque année.

Carte des zones de frayères

Les espèces piscicoles généralement rencontrées sur le bassin sont les suivantes :

          - la truite fario sur la Brédoire, la Nie et les affluents de la Boutonne amont,

          - le brochet sur certaines zones de confluence,

          - le vairon, la loche, le chabot et la lamproie de planer sur la Boutonne amont et moyenne,

          - la vandoise, le goujon, le gardon, la carpe, l’épinoche et la perche sur la Boutonne moyenne, aval et la Trézence,

          - l’écrevisse à pattes blanches ponctuellement sur la Boutonne amont.


Depuis les années 1970, les peuplements piscicoles montrent une régression due notamment à la dégradation de la qualité du milieu et aux étiages sévères récurrents. A l’amont, le nombre d’espèces augmente mais laisse apparaître plus de variétés de cyprinidés, au détriment des salmonidés et des espèces d’accompagnement. La Boutonne moyenne héberge principalement du brochet et des cyprinidés. A l’aval, le brochet, l’ablette et le gardon forment la base du peuplement piscicole. La rareté voire l’absence de ripisylve concoure à limiter les habitats des salmonidés.